Observatoire Sport Santé : favoriser durablement l’activité physique au bénéfice de la santé

À l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Mutualité Française vient de publier les résultats de son 7ème Observatoire, consacré cette année au sport-santé. Cette étude dresse un portrait nuancé de l’activité physique en France, mettant en lumière des progrès encourageants mais aussi des défis importants à relever.

La santé et la pratique sportive des Français : des résultats encourageants mais des marges de progression

61% des Français déclarent pratiquer du sport au moins une fois par semaine, mais une proportion significative (30%) ne pratique jamais ou presque (moins d’une fois par mois) la moindre activité sportive, y compris modérée.

Le coût de la pratique sportive est un frein majeur pour de nombreux non-pratiquants (31%), juste derrière le manque de motivation (40%) et les contraintes familiales, professionnelles ou scolaires (38%).

La pratique sportive des Français n’est pas homogène sur le plan sociodémographique et territorial. La pratique sportive hebdomadaire est largement corrélée à l’âge (72 % des jeunes font du sport chaque semaine contre 57 % des plus de 50 ans) ainsi qu’au milieu social (71 % des cadres font du sport chaque semaine contre 57 % des ouvriers).

La pratique est aussi largement liée au territoire et à la région où l’on habite. On enregistre ainsi des écarts de près de 20 points entre les régions les plus sportives et celles qui le sont le moins et donc, entre le sud et le nord de la France. La région Provence-Alpes- Côte d’Azur (PACA) est championne de France avec 71 % de pratiquants hebdomadaires alors même que c’est une région où les plus de 65 ans sont plus nombreux.

Rester en bonne santé est, de loin, la principale motivation des Français pour pratiquer du sport avec 71 % de citations. Son corollaire – améliorer sa condition physique – arrive en 2ème position avec 51 % de citations, devant le besoin de se détendre ou d’évacuer son stress (38 %) et l’envie de perdre du poids (34 %). Les Français sont donc convaincus des bénéfices du sport sur la santé : 93 % pensent que pratiquer régulièrement du sport est important pour rester en bonne santé.

Quant à l’opportunité des JOP comme un levier potentiel pour encourager la pratique sportive, seuls 25% des Français pensent que cet événement les incitera à faire du sport.

Lutter contre l’inactivité physique et la sédentarité : une urgence de santé publique

Seulement 9,5% de la population adulte en France pratiquent des activités physiques conformes aux recommandations de l’Organisation mondiale pour la santé. En comparaison, la moyenne européenne se situe à 13,6 %. C’est la Suède qui occupe le haut du classement avec 31,5 % des adultes ayant ce niveau de pratique d’activité physique[1].

Les récentes données de l’OMS révèlent que la sédentarité est désormais l’un des principaux facteurs de risque de mortalité liée aux maladies non transmissibles, surpassant même le tabagisme[2]. Les personnes ayant une activité physique insuffisante ont un risque de décès majoré de 20 % à 30 % par rapport à celles qui sont suffisamment actives.

94% des médecins jugent la pratique sportive de leurs patients insuffisante. Ils attribuent cette situation au télétravail (61%) et à l’utilisation excessive des smartphones (89%). 95% de la population adulte en France est à risque sanitaire en raison du manque d’activité physique ou d’un temps excessif en position assise et la tendance s’aggrave. Les adultes passent en moyenne 12 heures par jour assis les jours travaillés, et 9 heures par jour assis les jours non travaillés[3]. Alors qu’en 2008, un adulte ne consacrait que 4 heures et 38 minutes par jour à des activités sédentaires.

L’inactivité physique et la sédentarité sont responsables annuellement du décès de 40 000 à 50 000 personnes[4]. Et le coût social de l’inactivité physique est énorme : il a été estimé à 140 milliards d’euros par an.

Les enfants et les adolescents : une situation préoccupante

Seul 1 enfant sur 10 respecte les recommandations de l’OMS de pratiquer plus d’une heure d’activité physique par jour. En France, cette situation est exacerbée chez les adolescents, plaçant le pays en 119ème position sur 146 en termes d’activité physique[5].

Là aussi, de profondes inégalités existent sur la pratique sportive selon le milieu social et le territoire : seulement 36 % des enfants d’ouvriers font du sport plusieurs fois par semaine contre 53 % des enfants de cadres, et seulement 35 % des enfants vivant en milieu rural le font contre 51 % des jeunes Franciliens.

Les conséquences sont graves : baisse de l’espérance de vie en bonne santé, augmentation du surpoids et de l’obésité (21 % des 8-17 ans en surpoids, dont 6 % obèses)[6].

Un rapport parlementaire récent a rappelé que depuis 50 ans, les jeunes de 9 à 16 ans ont perdu 25 % de leurs capacités physiques[7].

Quelles solutions pour favoriser le sport tout au long de la vie, au service de la santé ?

Convaincue du rôle et de l’intérêt des Maisons Sport Santé (MSS) qui accueillent les patients, la Mutualité Française propose de les développer et pérenniser leurs financements. En effet, elles souffrent d’une hétérogénéité de leurs budgets et d’une mauvaise répartition sur le territoire [8] et sont mal connues par les Français[9].

Bien que les bienfaits du sport sur la santé soient reconnus, moins d’1 Français sur 2 connaît l’Activité Physique Adaptée (APA) et seulement 1 sur 10 en a reçu une prescription. La majorité des médecins n’a pas le réflexe de prescrire du sport dans un but thérapeutique. Pour inciter les patients à la pratique de l’activité physique et sportive, il est nécessaire que l’APA soit prise en charge. D’ailleurs, près de la moitié des Français pensent que des aides financières favoriseraient le sport-santé.

Les mutuelles ont un rôle clé à jouer. Seul 1 Français sur 10 sait si sa mutuelle rembourse des séances de sport, mais ils sont presque 7 sur 10 à approuver les actions des mutuelles en faveur du sport-santé. En effet de nombreuses mutuelles offrent des mesures incitatives, comme le remboursement de séances, des conseils pour intégrer le sport au quotidien, des séances découvertes, et des programmes de coaching en ligne.

Parmi les solutions pour développer la pratique du sport, une meilleure répartition et diversification des équipements sportifs est essentielle pour encourager une pratique sportive plus inclusive et généralisée.

Enfin, en tant partenaires privilégiés des employeurs dans le cadre des contrats complémentaires santé d’entreprise, les mutuelles proposent d’accompagner les employeurs à promouvoir et développer le sport santé en milieu professionnel.

« Face à ces défis, la Mutualité Française s’engage en collaboration avec les mutuelles et les structures sport-santé. Elle formule 10 propositions visant à sensibiliser davantage à l’importance du sport pour la santé, à améliorer l’information sur les dispositifs existants tels que l’Activité Physique Adaptée et les Maisons Sport-Santé, et à renforcer la coordination entre les professionnels, les politiques locales et publiques. Il est essentiel d’intégrer le sport santé à l’école, de le promouvoir en milieu professionnel et d’en faire un élément de la formation des professionnels de santé. Nous proposons enfin un soutien financier et incitatif pour rendre le Sport-Santé accessible à tous les Français, en favorisant les structures non lucratives afin d’assurer une prise en charge de qualité et d’éviter la financiarisation du secteur« , souligne Eric Chenut, Président de la Mutualité Française.

 

Zoom sur 2 actions menées par le service prévention de la Mutualité Française Normandie

La Mutualité Française et son réseau régional de prévention mettent en œuvre des actions pour encourager les adhérents à pratiquer une activité physique et sportive. L’un des principaux objectifs poursuivis est d’intégrer l’activité physique dans le quotidien.

2 actions normandes sont à retrouver dans l’Observatoire :

« Pour votre cœur, bougez + ! »

La sédentarité est un des facteurs majeurs de survenue de pathologies, notamment cardiovasculaires. Comment sensibiliser les personnes sédentaires et favoriser une activité physique suffisante pour prévenir les maladies cardiovasculaires ? Au cours de deux séances, un éducateur sportif donne des recommandations en termes d’activité physique et conseille les participants souhaitant débuter une activité en toute sécurité. L’action comprend une évaluation du niveau de chacun, le choix d’un sport et la définition des objectifs pour encourager chacun à bouger plus au quotidien.

« Pas d’âge pour le sport »

Les bienfaits de l’activité physique à tout âge ne sont plus à prouver. Mais quelles activités les seniors peuvent-ils pratiquer sans risque selon leurs capacités ?  Les ateliers d’accompagnement à une pratique adaptée proposent, via 12 séances animées par un éducateur sportif, la découverte de différentes disciplines (marche nordique, tennis, tir à l’arc, arts martiaux…), des conseils pratiques, notamment pour réaliser des exercices seuls à la maison entre les séances, et des temps d’échange. Les participants sont ainsi encouragés et accompagnés individuellement, via des évaluations, des tests de coordination et d’équilibre, et des conseils personnalisés.

Retrouvez l'intégralité de l'Observatoire Sport-Santé en cliquant sur le lien ci-dessous ainsi que le focus régional