Christine Chantreuil a été élue, vendredi 27 juin, à la présidence de la Mutualité Française Normandie. Militante mutualiste de longue date, elle succède à Jacques Lethuillier. Elle partage ici sa vision et ses priorités pour l’Union régionale.
Vous venez d’être élue présidente de la Mutualité Française Normandie. Quelles sont vos premières impressions ?
Christine Chantreuil. Je ressens un profond honneur et une grande responsabilité. Cette élection représente la reconnaissance d’un engagement de longue date au sein du mouvement mutualiste. Je suis aussi très enthousiaste à l’idée de poursuivre et d’amplifier les actions engagées par Jacques Lethuillier, qui a marqué la vie de notre union régionale par son engagement pour la proximité, l’écoute des publics et l’innovation sociale. Je souhaite fédérer administrateurs, partenaires et équipes mutualistes pour relever les défis à venir et continuer à défendre une santé solidaire et accessible pour tous les Normands.
Quelles sont les priorités à porter pour la Mutualité Française Normandie dans les mois et les années à venir ?
CH. Nos priorités doivent s’inscrire dans une dynamique collective, en lien avec le conseil d’administration et les orientations définies par la Fédération nationale. À court terme, nous devons nous emparer des propositions fortes issues du 44e congrès de la Mutualité Française, qui s’est tenu à Agen.
Il nous faudra porter le Manifeste voté par les congressistes, qui avance six propositions fortes pour garantir l’avenir de la protection sociale. Nous contribuerons aussi à l’organisation des États Généraux de la Santé et de la Protection Sociale, lancés par Éric Chenut. Cette démarche ambitieuse vise à proposer une réforme de notre système, démocratique et durable, qui puisse nourrir les débats des prochaines échéances électorales, locales et nationales.
Vous connaissez déjà bien les enjeux régionaux. Qu’est-ce qui vous anime dans cet engagement mutualiste ?
CH.Je suis profondément attachée à l’idée que la santé est un bien commun, qui doit être accessible à tous, sans distinction. Mon parcours dans l’éducation et la prévention m’a convaincue que promouvoir la santé, c’est aussi œuvrer pour l’égalité des chances et la justice sociale.
Ce qui m’anime, c’est la volonté de défendre un système de santé solidaire et universel. C’est aussi la conviction que l’engagement collectif permet de faire avancer concrètement les choses. À travers la Mutualité Française Normandie, nous avons la capacité d’agir localement, au plus près des besoins des habitants et des territoires.
La prévention est au cœur de l’action mutualiste. Quel regard portez-vous sur les actions menées par l’Union régionale ?
CH.La Mutualité Française Normandie a mené un travail remarquable dans ce domaine, grâce à l’expertise et à l’engagement de ses chargés de prévention. L’année dernière, plus de 4 000 personnes ont participé à nos actions, autour de thématiques comme la nutrition, la santé mentale, l’environnement ou l’usage raisonné des écrans.
Ces actions sont gratuites, ouvertes à toutes et tous, et conçues pour s’adapter aux besoins des Normandfs. Je suis fière de cette approche transversale et partenariale qui nous permet de toucher un large éventail de populations et de répondre aux enjeux de santé publique de façon innovante et efficace.
Quels grands défis faudra-t-il affronter collectivement dans les années à venir ?
CH.De nombreux défis sont devant nous : transition écologique, vieillissement de la population, fracture numérique… Le congrès de la Mutualité a permis de les aborder de manière lucide et collective.
Face à l’urgence écologique, il est impératif d’intégrer les enjeux environnementaux à toutes nos actions : sensibilisation aux impacts sur la santé, promotion de pratiques durables, adaptation de nos structures pour réduire leur empreinte. Pour répondre au vieillissement de la population, nous devons développer des actions ciblées, favoriser le bien-vieillir, prévenir la perte d’autonomie, accompagner les aidants.
Quant à la fracture numérique, il est essentiel de proposer des actions d’initiation et d’adapter nos outils pour qu’ils restent accessibles à toutes et tous. L’inclusion doit être au cœur de notre action, pour que personne ne soit laissé de côté.