Alors que François Hollande, Président de la République, fait de la jeunesse une priorité de son quinquennat, Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française, et Gabriel Szeftel, Président de la Mutuelle des étudiants (LMDE), ont présenté aujourd’hui les résultats de « Santé et conditions de vie des étudiants », un nouvel ouvrage qui dresse un panorama de l’état de santé et de la situation économique et sociale des étudiants en France.
Sans être alarmistes sur l’état de santé des jeunes, la Mutualité Française et la Mutuelle des Etudiants se disent fortement préoccupées par ces résultats et y voient les prémices de difficultés futures.
En effet, si la majorité des étudiants, 82 %, s’estime en bonne santé, un étudiant sur cinq juge que son état de santé s’est dégradé par rapport à l’année précédente. Un tiers des étudiants,
34 %, déclare même avoir renoncé à des soins médicaux au cours des 12 derniers mois, principalement pour des raisons financières, 29 %. Et cette proportion s’accentue pour les étudiants qui jugent leur état de santé mauvais ou moyen, respectivement 53 % et 54 %. Enfin, un étudiant sur cinq n’a pas de médecin traitant.
A cela s’ajoute que 19 % des étudiants ne sont pas couverts par une complémentaire santé, au regard des 6%(2) de Français qui ne sont pas protégés. Or, les résultats de l’enquête montrent aussi que la complémentaire santé améliore l’état de santé des étudiants en facilitant l’accès aux soins, notamment pour consulter un dentiste, un ophtalmologue, un gynécologue ou des spécialistes.
Globalement, il ressort de cette enquête que les étudiants ont une mauvaise perception de notre système de santé. Ils portent, en effet, un jugement négatif sur l’égal accès aux soins en France et semblent perdre confiance dans notre système de protection sociale. Ainsi, la moitié des étudiants ne sont pas d’accord avec l’affirmation : « En France, chaque personne a la possibilité d’être soigné quelles que soient ses ressources financières. »
Pour Etienne Caniard, les jeunes ont des raisons objectives d’être inquiets. Le diagnostic est de plus en plus fréquemment avancé : la génération des « baby-boomers » a vécu « à crédit ». Si rien n’est fait, les jeunes devront régler pour leurs aînés des charges considérables liés à la santé, sans, peut-être, avoir droit eux-mêmes aux garanties dont bénéficiaient leurs parents. Il faut donc redonner tout son sens au pacte solidaire propre à notre système de protection sociale, et lui permettre d’intégrer des situations nouvelles, notamment la précarisation des jeunes, qui à la sortie de leurs études connaissent une assez longue période d’instabilité professionnelle.
Pour Gabriel Szeftel, les étudiants subissent de plein fouet les reculs de l’assurance maladie obligatoire, car ils « consomment » principalement les soins de premier recours. Franchises médicales, participations forfaitaires, baisse de remboursement des médicaments… : pour 80 % de la population, c’est désormais moins d’un euro sur deux qui est pris en charge par la Sécurité sociale. Dans ces conditions, le bénéfice d’une complémentaire santé est devenu indispensable. Or, les dispositifs de Couverture maladie universelle complémentaire et d‘Aide à la complémentaire santé ne sont pas adaptés aux étudiants. Face à un système de protection social inapproprié, il ne faut pas s’étonner de la perte de confiance des jeunes.
(1) Présentation de l’ouvrage
« Santé et conditions de vie des étudiants » est un ouvrage écrit par la LMDE et coédité par la Mutualité Française et Rue des écoles. Il dresse un panorama de l’état de santé et de la situation économique et sociale des étudiants en France, tant sur le plan national que régional. Il a été conçu à la fois comme un outil de référence pour tous ceux qui s’intéressent aux problématiques sanitaires et sociales rencontrées par les jeunes, mais aussi comme un outil d’aide à la décision en matière d’action publique. Cet ouvrage s’appuie sur l’analyse des données obtenues dans le cadre de la 3ème enquête nationale sur la santé des étudiants (ENSE), effectuée en 2011 par la Mutuelle des étudiants (LMDE) et son observatoire Expertise et prévention pour la santé des étudiants (EPSE). Pour la réalisation de cette enquête, en collaboration avec l’Institut français d’opinion publique (IFOP), près de 8 500 étudiants, représentant l’ensemble des académies, ont répondu à 134 questions autour de 4 thèmes : la situation économique des étudiants, l’état sanitaire et social, l’accès aux soins et le regard des étudiants sur la société.
En vente en librairie au prix de 19,50 euros.
(2) Irdes – Chiffres 2008 publiés en 2011
À propos de la Mutualité Française
Présidée par Etienne Caniard, la Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France, soit près de 500. Six Français sur dix sont protégés par une mutuelle de la Mutualité Française, soit près de 38 millions de personnes et quelque 18 millions d’adhérents.
Les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale. Ce sont des organismes à but non lucratif : elles ne font pas de profit et ne versent pas de dividende. Régis par le code la Mutualité, elles ne pratiquent pas la sélection des risques.
Les mutuelles disposent également d’un réel savoir-faire médical et exercent une action de régulation des dépenses de santé et d’innovation sociale à travers près de 2 500 services de soins et d’accompagnement mutualistes : établissements hospitaliers, centres de santé médicaux, centres dentaires et d’optique, établissements pour la petite enfance, services aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap, etc. Pour accompagner leurs adhérents tout au long de leur vie pour tous leurs problèmes de santé, elles mettent à leur disposition Priorité Santé Mutualiste, le service d’information, d’aide à l’orientation et de soutien sur des questions de santé.
La Mutualité Française contribue aussi à la prévention et à la promotion de la santé à travers son réseau d’unions régionales et ses services de soins et d’accompagnement.
www.mutualite.fr
A propos de la Mutuelle des Etudiants (LMDE)
La Mutuelle des Etudiants (LMDE), seule mutuelle étudiante nationale, assure aujourd’hui la gestion du régime obligatoire de sécurité sociale pour près de 900 000 étudiants et offre une couverture complémentaire à plus de 330 000 étudiants.
La LMDE est gérée pour les étudiants et par des étudiants élus au sein de ses instances : Assemblée Générale, Conseil d’Administration et Bureau National. La gestion de la LMDE par ses usagers lui permet d’identifier au mieux les besoins des étudiants et d’y apporter les réponses les plus adaptées.
La LMDE assoit par ailleurs sa démarche mutualiste sur une forte expertise du milieu étudiant par la publication d’enquêtes régulières et une politique de prévention à destination des étudiants, fondamentale dans la période d’acquisition des gestes de santé.
Enfin, la LMDE porte haut et fort les valeurs de la solidarité en défendant le plus haut niveau de protection sociale collective et en appliquant ces principes à l’ensemble de ses complémentaires santé.