Les organisations signataires du Pacte du pouvoir de vivre proposent 10 mesures dans le cadre des élections municipales. Elles sont un point de repère permettant de mesurer en quoi les candidats et les futurs élus répondent ou non aux urgences sociales, environnementales et démocratiques.
Après avoir présenté 8 mesures d’urgence au Gouvernement, les 55 organisations signataires du Pacte du pouvoir de vivre poursuivent leur mobilisation. Elle proposent 10 mesures dans le cadre des élections municipales. Elles s’adressent à la fois aux candidats, soucieux de répondre au mieux aux attentes et aux préoccupations des citoyens, mais aussi aux votants, qui souhaitent examiner les réponses politiques des candidats et futurs élus aux questions sociales, environnementales et démocratiques.
La Mutualité Française soutient la mesure n°7 : garantir l’accès à la santé pour toutes et tous au sein des territoires.
L’accès aux soins en chiffres
- Près de 4 millions de personnes vivent dans un désert médical
- 21% des patients font un trajet supérieur à 30 minutes pour consulter un médecin
- La fréquentation des urgences a augmenté de plus de 40 % durant la décennie, mais 3,6 millions de passages aux urgences par an auraient pu être traités dans le cadre de la médecine de ville.
- 4,4% de la population réside à plus de 45 minutes d’un cabinet de pédiatre, d’ophtalmologue, de gynécologue ou de psychiatre
- En moyenne en France, il faut plus de 20 jours pour la consultation d’un pédiatre ou d’un radiologue, une quarantaine pour un gynécologue et même 80 jours pour un ophtalmologiste.
Pourquoi le Pacte du Pouvoir de vivre considère t-il essentiel de garantir l’accès à la santé pour toutes et tous au sein des territoires ?
La santé est sujet essentiel pour nos concitoyens ! Ce sont eux-mêmes qui l’ont dit lors du Grand débat national, alors que la santé était la grande absente des thèmes retenus. Pour les citoyens, l’accès à la santé est un sujet majeur de préoccupation.
Et pourtant ! Il reste encore beaucoup à faire. Le nombre de personnes vivant en sous-densité médicale est passé de 2,5 millions en 2015 à 3,8 millions en 2018, soit 6% de la population française.
Comment évaluer si les candidats de ma commune proposent des solutions pour un meilleur accès à la santé ?
Les communes disposent de compétences, obligatoires ou facultatives, sur différents champs de la santé et les maires peuvent agir en première ligne dans la lutte contre la désertification médicale.
Pour lutter contre la désertification médicale, plusieurs communes ont mis en place des dispositifs pour accompagner de nouveaux médecins durant leurs études (stages, bourses d’étude, …) en échange d’une installation sur le territoire.
Il est souvent question de “centres de santé municipaux” : est-ce une bonne solution ?
Oui ! Plusieurs municipalités ont déjà créé des centres de santé municipaux ou soutiennent des organismes à but non lucratif souhaitant créer ce type de structure (association ou mutuelle). Ces centres de santé présentent en effet de nombreux intérêts pour les territoires. S’ils sont pensés en articulation avec les communes voisines, ils permettent l’accès à la santé de tous à des tarifs conventionnels sans dépassements, assurent une bonne qualité des soins grâce à la coordination des professionnels et permettent de développer des actions de prévention et promotion de la santé.
D’autres propositions pour l’accès à la santé doivent-elles figurer dans les programmes des candidats ?
Il y en a plusieurs ! Les communes peuvent par exemple encourager les initiatives de professionnels de santé libéraux pour qu’ils puissent regrouper leurs activités dans le cadre de Maisons de santé. Il faut toutefois veiller que le reste à charge soit le plus faible possible par le respect des tarifs conventionnels (ou avec des dépassements maîtrisés).
Initialement publié sur le site du Pacte du pouvoir de vivre.